SUD-RAIL répond au directeur de région sur la légalité de son préavis
Lille, le 14 septembre 2007.
Monsieur le directeur,
Sans
la nommer, vous interpellez notre organisation syndicale sur les
modalités d'un préavis que nous avons déposé, afin de nous opposer à la
casse du FRET et à la remise en cause des régimes spéciaux.
Nous souhaitons vous répondre.
Sur les motifs de la grève :
Sur
le FRET chacun le sait notre situation est catastrophique. Et face à
cette situation, notre région étant la première région FRET, SUD-RAIL
est évidemment attentif aux annonces de restructurations et de
suppressions d'emplois.
Par ailleurs l'intervention de Guillaume
Pépy lors du séminaire des directeurs d'établissements est sans
ambiguïté et indique très clairement la volonté d'augmenter la
compétitivité de la SNCF en modifiant à la fois l'organisation, la
durée du travail et la réglementation du travail, quitte pour accélérer
le processus à mettre les cheminots sous pression en les plaçant en
situation de dumping social, parfois même avec l'aide de nos propres
filiales.
Cette politique se traduit sur la région notamment par
la mise en place de VFLI à Corbehem et en confiant l'exploitation du
tunnel de Frethun à Europorte 2, filiale d'Eurotunnel.
Sur la
retraite, les annonces du gouvernement de réformer les régimes spéciaux
en alignant notamment le régime des cheminots sur celui de la fonction
publique est une attaque majeure que notre organisation syndicale ne
laissera pas passer et estime que les seules négociations acceptables
seraient celles qui consistent à aligner l'ensemble des régimes de
retraites sur les conditions de notre régime particulier.
Sur les modalités du préavis :
En
ce qui concerne la durée du préavis, non seulement il est à mettre en
rapport avec l'importance des attaques, mais il est surtout le reflet
de notre détermination à mettre notre outil syndical au service des
cheminots pour leur permettre d'agir et de gagner sur leurs
revendications.
Par conséquent, sur la recevabilité de notre préavis, nous tenons à vous rappeler les points suivants:
• Le code du travail ou ses jurisprudences ne fait jamais mention d'une durée maximale couverte par un préavis.
• Notre préavis fixe, comme le prévoit la loi, la date et l'heure de début, ainsi que la durée ou non de la grève envisagée.
•
La loi permet aux cheminots de rentrer dans la grève quand ils le
souhaitent et ne les oblige en aucun cas à d'y rentrer dès la première
prise de service. Faut-il vous d'ailleurs vous rappeler que cette
décision vient de faire l'objet d'un jugement du conseil d'Etat (gagné
par SUD-RAIL contre la SNCF !).
Par ce courrier, nous
voulons également dénoncer les méthodes de l'entreprise qui consistent
à remettre en cause systématiquement les conditions de la grève en
menaçant les cheminots de répression.
Nous tenons à vous
rappeler que seul, un tribunal d'instance est apte à juger de la
légalité d'un préavis de grève et qu'il vous appartient de saisir cette
juridiction si vous l'estimez nécessaire.
Par conséquent, pour
l'heure, nous estimons le préavis déposé par notre organisation
syndicale recevable et nous attendons, conformément aux dispositions
légales, d'être reçus pour discuter de son contenu.
Recevez, monsieur le directeur, nos salutations revendicatives.
Pour le syndicat de Lille
Philippe Floury.